Parfois,
quand je fais le tri dans mon bordel organisé, il m’arrive de rouvrir des
documents dont je ne me souvenais plus du tout l’existence. Il y a quelques
minutes à peine, j’ai ouvert un fichier très justement intitulé « Idées
Billets Daniel ». C’est le titre que je lui ai moi-même donné et où j’ai
colligé toutes ces magnifiques idées proposées par le chef des Toiles Roses pour mes billets.
C’est en vrac et c’est sans aucune transition. Des copier-coller de nos brefs
échanges mails pour vous résumer.
Il y a
une petite dizaine de sujets qu’il m’a gentiment proposés pour essayer
d’orienter un peu la lesbienne bavarde et hors sujet que je suis. Non parce
qu’il faut être honnête, je suis totalement incapable de m’en tenir à un seul
sujet et comme je suis la somme d’un tout très varié, je peux aussi bien parler
de mon boulot, de mon vélo, que de mon homosexualité. Et il faut reconnaître
que tous ici vous vous moquez un peu de mon boulot et de mon vélo, non ?
Donc il
a essayé de me recadrer le chef. Et il a des idées lumineuses d’une pertinence
comme on en rencontre peu. Là, en redécouvrant la liste, je suis tombée sur
ça :
« J'aime le catch féminin dans la
boue... (Non, je rigole, c'est une blââââââgue) »
Et j’ai
tout simplement adoré. Ça m’a fait sourire comme une demeurée derrière l’écran
de mon ordinateur et je me suis dit « Pas cap d’écrire sur ce
sujet ». Eh ben si, je suis cap. Blague ou pas blague, je suis cap de
parler de ce sujet gravissime.
Soyons
réaliste quelques instants. Je n’avais jamais regardé de catch féminin dans la
boue avant le superbe épisode 07 de la saison 5 de la série lesbienne
mondialement connue qui a révolutionné la représentation des femmes
homosexuelles dans les séries télévisées « The L-Word ». Il faut reconnaître
que même si je suis une fille très critique, il existe un avant et un après
« The L-Word ». Pour moi, cette série ne restera pas dans les annales
pour ses histoires abracadabrantes et sa réalisation très inégale mais elle
marquera à jamais les esprits pour ce pas qu’elle a franchi en terme de
visibilité lesbienne. Essayez de chercher et de trouver d’autres séries avec
des femmes gays aussi belles et décomplexées qui s’envoient en l’air de manière
si graphique et dénudée et revenez me chercher. Ça n’existe pas et ça
n’existera plus jamais. « The L-Word » a ouvert une porte en grand et
nous a permis de crier « Coucou, on existe et oui, on a une
sexualité ! » Bref, ceci n’est pas un billet critique de « The
L-Word » mais le but était de situer mon premier combat de catch féminin
dans la boue.
Saison 05 Episode 07 de « The
L-Word » donc. Pas de quoi casser trois
pattes à un canard mais une image très sympathique. Et puis c’est pas vraiment
de la boue, c’est plutôt de l’huile. Rien à voir avec Fort Boyard. Ah mais en y
réfléchissant ça c’était de vrais combats de catch féminin dans la boue.
Erase ! Erase ! Erase ! Traumatisme à portée de main. Revenons
plutôt à « The L-Word ». Des femmes sexy et peu habillées recouvertes
d’huile très glissante et brillante qui font croire qu’elles se battent… C’était
très sympa. Je n’ai pas vraiment de souvenir impérissable du combat. Nikki
m’exaspérait, Jenny m’ennuyait, Tina me fatiguait mais Molly… Molly me plaisait
beaucoup. Son sourire et sa fraîcheur… Pffff. Heureusement que l’actrice
Clementine Ford a eu la bonne idée de dire ensuite ouvertement qu’elle était
bisexuelle parce qu’à ce moment-là je suis tombée sous son charme pour toute ma
vie. Donc pas de souvenir impérissable mais un bon moment.
Cela
dit, en y réfléchissant, j’en ai vu des combats de femmes. Mais ceux que j’ai préférés
n’étaient pas dans la boue. Par exemple il y a eu le film navet
« DOA : Dead Or Alive ». Une adaptation de jeu vidéo manquée que
j’ai découverte avec mes frères. Je peux vous garantir une chose, c’est
peut-être un scénario de merde et des dialogues moyens, mais alors les filles
dans ce film sont des bombes atomiques. Et il y a un combat entre une blonde
sexy à mourir sur place avec une brune aux cheveux longs gentille et douce à
épouser sur le champ, le tout sous l’eau, avec des chorégraphies à tomber par
terre. J’ai adoré, tout simplement. En plus il y avait de l’humour (sauf quand
on avait le droit au grand méchant qui était d’un ennui à passer en accéléré),
des filles peu habillées (c’est plus facile pour se battre, liberté de
mouvement oblige) et des coups de pied et de poing assez réalistes.
On ne
croirait pas mais ce genre de navet, ça vous soude une famille. Avec mes deux
frères, on a regardé le combat sous la pluie deux ou trois fois. Oui,
parfaitement, faut savoir ce qu’on veut dans la vie !
En
fait, quand on y réfléchit de plus près, la télévision et le cinéma ne
regorgent pas tant que cela de personnages de femmes fortes crédibles et
capables de botter des fesses. Nous ne croulons pas sous ce type de
représentations et cela explique mes références limitées et discutables. Ce
n’est pas pour rien que le coup de pied sauté de Milla Jovovich dans le premier
épisode de « Resident Evil » est resté à ce point gravé dans mon
esprit. Elle a une robe rouge fendue, elle est poursuivie par un chien zombie
et elle grimpe sur le mur en envoyant un coup de pied tournant pour lui
décrocher la mâchoire avec une beauté dans le geste à couper le souffle.
Et du
côté des séries télévisées, à part dans « Buffy contre les Vampires »
et « Sarah Connor Chronicles », les femmes fortes et sexy sont
relativement rares. Aussi rares que les combats dans la boue en réalité. Ou
alors je n’ai pas les bonnes références. On ne met pas n’importe qui dans la
boue en fin de compte. C’est un jeu dangereux auquel il faut savoir jouer.
En
conclusion, je ne peux pas dire que j’aime le catch dans la boue, je n’ai pas
assez d’expérience dans le domaine. Je n’en ai jamais vu en vrai et pour que
cela m’attire, il faudrait des femmes sexy et amusantes. Musclées mais pas
trop, à la plastique de rêve même recouvertes de boue ou d’huile. Avec une
réalisation choc et saccadée donnant encore plus de vitesse à l’action. Avec
une musique qui dépote qui en met plein les oreilles. Avec des coups de poing
et des coups de pied, des sauts périlleux arrière et des flips totalement
impossibles à réaliser en réalité mais qui coupent le souffle et font
écarquiller les yeux de respect, loin du tirage de cheveux et des claques qu’on
voit quand deux femmes se battent. Avec des vêtements qui se déchirent ou qui
deviennent transparents avec la transpiration…
En
clair, des femmes, de l’action, de la violence avec un chouia de sexe…
J’ai
beau me creuser la cervelle, je sais que cette vision idyllique n’est pas prête
d’arriver.
Mais
bon, quand on me demande des avis aussi intéressants que celui-ci sur un sujet
tellement d’actualité, je ne peux que me plier et rendre ma copie au chef.
Parce que je rappelle que ce n’était pas mon idée, ce sujet !
Isabelle B. Price (1er Avril 2010)
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